Commençons par la chute.
Une année, un instant.
Après ce très long mois de janvier, je parie que vous avez déjà goûté à quelques remous, des doutes, des surprises, des fatigues, des grandes joies, de l’ennui, bref des nuances quoi. Ça tangue ? Ça vous dit de naviguer ensemble autour de la notion d‘équilibre ?
Un équilibre à explorer dans nos vies quotidiennes, émotionnelles, professionnelles, sensibles, sportives… J’ai bien dit explorer et non pas trouver 😏…
Un équilibre jamais absolu, qui n’est qu’une suite de déséquilibres, parfois rattrapés, parfois pas. Un goût du juste milieu qui danse avec quelques extrêmes : une gaie flottaison, qui s’emballe sur la houle, traverse des excès, des vides, des chutes, des redressages en fanfare, du temps qui se dilate, des battements cardiaques qui s’accélèrent, un souffle court puis qui s’allonge, qui toujours revient, tranquille.
Je vous prépare donc une palette de rendez-vous riches et variés tout au long de l’année pour vous découvrir dans tous ces états, en sécurité et bien entouré·es.
Qui dit équilibre appelle d’emblée son absence, son doute, son alter ego : la chute. 🪂 Ci après, deux-trois raisons de l’aimer passionnément.
1. Apprendre en tombant.
Ratez, tombez, et votre système nerveux ordonnera à votre cerveau de se mettre à la page, d’apprendre, évoluer, se reconfigurer pour y arriver. Restez un peu dans la frustration, l’agacement, d’autant plus si vous êtes activement en train de stimuler votre système vestibulaire !, car c’est précisément au moment où l’on n’y arrive pas que nos neuro-transmetteurs se libèrent (adrénaline, acétylcoline…). Ils mettent notre cerveau en condition pour apprendre, saisir qu’il y a quelque chose à changer pour fonctionner. Ils passent un coup de surligneur sur ce moment pour mieux s’en souvenir et s’en servir lors de votre prochaine phase de repos. Plus ce que vous cherchez à accomplir a de l’importance pour vous ET plus vous vous réjouissez et félicitez de chaque pas, plus vite votre cerveau fera jouer sa plasticité, c’est à dire votre faculté à apprendre !
D’où l’importance de chercher l’instabilité et de sourire aux sorties de piste ! Sans perte ni fracas mais quelques éclats de rire, une gaieté enfantine.
2. A chaque instant.
Dans une optique de pleine conscience, d’éveil, de paix intérieure selon comme vous la nommez, le moment présent, c’est souvent le Graal, l’alpha et l’omega. On a toute la vie pour faire du yoga, pour réaliser nos grands projets qui changeront le monde. Mais pour tout cela, on a bien qu’un instant à la fois.
“Le seul moment qui existe est le moment présent”.
“Qui habite l’instant présent habite l’éternité”.
Pas à pas.
Alors, être là chaque fois.
Présent. Lucide. Dédié.
Et la chute c’est cela, la recherche d’équilibre tête en bas, sans dessus-dessous, ou pas : une suite d’instants, chacun important.
La chute, l’équilibre c’est la même chose : une suite de déséquilibres avec lesquels on danse. Un instant on déborde, le suivant on contient, on bascule, on revient, on tangue puis on flotte, on renverse, on redresse, tomber, se relever, recommencer. Perpétuellement. Physiquement. Émotionnellement. Mentalement. Spirituellement. Invariablement. Sans effort. Avec le goût du tort.
La recherche d’équilibre dans une posture sur le tapis est une bonne métaphore incarnée de la méditation : ce qui compte, c’est le trajet retour. Le rappel, la rattrape vers une suspension sereine, éphémère, légère et gaie.
Ma cheville verse à l’extérieur ? Je ramène mon gros orteil au sol.
Mon esprit se laisse capté par une pensée ? Je reviens à l’observation.
Point d’équilibre sans chute.
Point de méditation sans divagation.
Point d’apprentissage sans échec.
3. On verra bien.
La chute, voilà qui recèle souvent un petit morceau de lâcher-prise, de perte de contrôle, de très belle occasion de (se) faire confiance parce qu’après tout “on verra bien”.
Je ne rate pas, j’apprends.
Et c’est quand même plus chouette vu sous cet angle, non ?