🌱 C’est ce qu’on nourrit qui pousse.
Saison de l'éclosion, de la pousse par excellence : le printemps arrive ! On rouvre les yeux, les fleurs, les bras, les coeurs. Et si on s'ouvrait à la joie ?
C'est le moment idéal pour (re)penser le rapport qu'on entretient avec elle.
• Où trouves-tu ton plaisir ? •
En prenant un peu de recul, observe si ta réponse à cette question prend part à la course sur le circuit de la récompense. Par exemple, Marineest-ce que tu as pensé à des réussites, des objectifs atteints, des biens matériels acquis, des projets conduits... Tout cela suit une même logique : se fixer un objectif, une envie, l'atteindre, récupérer son shot de dopamine (ou de frustration selon le résultat !). Ce n'est pas mal en soi. Simplement ce circuit te capture et te conduit à devoir courir de plus en plus souvent, vite, loin pour atteindre la satisfaction. Une satisfaction éphémère, intranquille, fragile et surtout qui n'alterne pas avec du repos mais de la frustration, de la colère, du dépit... Dit comme ça, ça a l'air épuisant non ?
Une deuxième voie existe pourtant. Déjà là . S'ouvrir à la joie non stimulée. Ces petits moments ravissants qui ne dépendant pas de toi. When serotonine is in ;) Plutôt que de courir à l'affût des plaisir, peux tu t'asseoir ou marcher un moment avec ces joies quotidiennes ? Des brèches de poésie, une jolie lumière, la surprise d'un ami, se rappeler qu'au fond la vie nous aime puisque nous sommes vivants. Plus que de faire ou recevoir quelque chose de nouveau, place simplement ton attention sur ce qui est déjà là : le miracle d'être en vie, de respirer si facilement... Cette joie là est nourrissante. Elle soulage.
• C'est ce qu'on nourrit qui pousse.*
Ainsi, nourrit ta manière d'être en joie et elle poussera ! •
On peut trouver cela naïf, je trouve au contraire cela courageux, réaliste et libérateur. Car oui, des tragédies ont lieu chaque jour. Que leur opposer alors : déni, colère, dépit, peur ? You name it. Nous avons besoin de ressource, encaisser tendrement. Une attitude rigide qui aime ce qui lui plait et rejette ce qui ne lui plait pas aura bien du mal à se trouver sereine et résiliente. Se connecter à cette graine de joie profonde et inébranlable demande d'accepter d'ouvrir les portes de son domaine émotionnel, au risque de se trouver un peu guimauve, au risque aussi d'être brinquebalé·e.
• Entre en ce printemps dans une expansion qui accueille plutôt qui soumet. •
Plutôt que de conquérir de nouveaux plaisirs, de tordre la réalité à tes désirs, ouvre, laisse venir, observe.
Accueille tout ce qui est là , que ça te plaise ou non. "On ne peut pas s'attendre à ce que la s'organise à notre guise." La réalité ne se plie pas, elle s'épouse. Pour s'ouvrir à la joie, on ne peut pas trier, il faut aussi s'ouvrir au reste et l'aimer pareillement.
Souviens toi qu'on peut être préoccupé et tout de même faire de l'espace autour. A la manière du vaste ciel qui offre un passage aux nuages sans en faire un drame. Cela veut dire aussi qu'on peut essayer et ne pas toujours réussir ;).
Pour filer les métaphores des grands décors, Leonard Cohen nous en prête une un peu plus malicieuse :
"Deviens l'océan, ou tu auras le mal de mer tous les jours".